Ces onze lettres qui relatent le séjour de Rudyard Kipling au Japon ont été rédigées en 1889, pour être publiées dans un journal indien. Kipling a 24 ans, il écrit sans cesse et décide de quitter l’Inde pour Londres, afin de favoriser sa carrière littéraire. Plutôt que de choisir la route la plus rapide, par le Canal de Suez, il effectue presque un tour du monde en passant par l’Asie et l’Amérique du Nord, de mars à octobre.
Arrivant au moment de la floraison des cerisiers, Kipling est enchanté par le Japon et ses habitants. De Nagasaki à Nikkô, en passant par Kôbe, Ôsaka, Kyôto, Tôkyô, Yokohama, il pose sur tout ce qu’il voit un regard bienveillant et original, loin de l’attitude condescendante de la plupart de ses contemporains. Car c’est l’Inde plutôt que l’Europe qui lui sert de référence pour mesurer les particularités du mode de vie des Japonais. Pratiquant l’humour et l’autodérision, souvent à la frontière de la fiction, son génie littéraire lui fait s’inventer un compagnon de voyage, double raisonnable et ennuyeux surnommé le professeur. En même temps, lucide, il s’inquiète de la modernisation trop rapide du pays et de ses ambitions militaires, comme s’il pressentait les conflits qui allaient éclater quelques années plus tard.
Cette édition est librement illustrée par des œuvres d’artistes japonais, principalement des estampes, en grande partie contemporaines du voyage de Kipling. Elles font écho à sa vision du Japon aussi bien dans sa dimension documentaire que fantasmatique.
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